Traditionnellement, la joaillerie de luxe reste ancrée dans une expérience en boutique physique. Pourtant, les bijoux d’exception commencent à se faire une place sur le web. Développer une expérience 3.0 qui mêle haute joaillerie et digitalisation, c’est possible ! New Tone Studio a reçu Manuel Mallen, fondateur de Courbet. Il nous explique comment la Maison Courbet renouvelle cet univers du bijou de luxe dans une démarche écologique et digitale.
Joaillerie et développement durable : un pari réussi
Parmi nos préoccupations actuelles figure l’écologie. Or, la Maison Courbet est la « première joaillerie écologique de la Place Vendôme ». Manuel Mallen nous explique les deux axes de cette démarche RSE. D’une part, l’utilisation d’or recyclé qui provient de nos appareils, comme les téléphones portables et les ordinateurs. D’autre part, l’utilisation de « diamant de laboratoire ».
Ce diamant est le résultat du « génie humain qui reproduit le génie de la nature ». Le diamant créé en laboratoire est en tous points identique à celui produit dans une mine. La différence est du point de vue écologique et éthique !
L’utilisation du web pour vendre les produits et les rendez-vous virtuels avec les clients participent aussi à cette démarche. Si la marque possède un showroom, les déplacements ne sont pas obligatoires, y compris pour créer un bijou sur mesure ! D’ailleurs, notre invité nous confie que d’ici 1 an ou 1 an et demi il sera possible de digitaliser l’essayage d’un bijou !
Joaillerie et digitalisation : vers une expérience 3.0 ?
C’est assez incroyable d’imaginer un essayage de bijou de manière virtuelle ! Pourtant, le site internet de Courbet propose déjà un configurateur de bagues performant. Celui-ci permet de faire pivoter le bijou en tous sens, et de le modifier en temps réel. La qualité du rendu à l’écran est exceptionnelle !
La crise sanitaire a accéléré la digitalisation de la joaillerie. Les rendez-vous en ligne se sont multipliés. La marque réalise aujourd’hui 20 à 25 % de ses ventes sur le marché digital. Les choses vont sans doute changer ! En effet, le développement de la marque sur le marché chinois sera 100 % digital.
La joaillerie peut se positionner sur un double marché : le showroom et le web. Cependant, les créations sur mesure se font de plus en plus en visio ! Une évolution intéressante puisqu’elle permet au client de faire une véritable co-création en direct. C’est une complicité avec le client qui se crée alors. Il ne faut pas oublier que le bijou est un « marqueur émotionnel de l’instant ». Il est dédié à un évènement particulier et cette émotion est palpable lorsque le client voit le bijou naître sous ses yeux. On est donc bien loin de la distance parfois excessive qu’imposent les joailliers !
C’est donc un circuit de vente plus agile qui s’est développé. L’objectif est d’offrir une expérience de vente optimale. Et de faire en sorte que le prospect ou le client devienne un ambassadeur de la marque.
Joaillerie et storytelling : la digitalisation au service des valeurs de la marque
La promesse RSE de la Maison Courbet doit s’accompagner d’une forme de pédagogie. En effet, il faut expliquer au grand public ce qu’est véritablement le diamant de laboratoire. Pour cela, le storytelling digital est un levier important. Elle correspond à un « besoin de rassurer les gens » : raconter comment se crée un diamant en laboratoire. Cela permet d’expliquer qu’il est identique à un diamant réel et de montrer aussi les dégâts des mines de diamants. Il est facile de le faire par le biais du social media.
Est-il toujours d’actualité pour une marque de luxe d’avoir une égérie ? Pour Manuel Mallen, celle-ci doit être porteuse des valeurs de la marque et véhiculer un discours qui les respecte. C’est d’ailleurs aussi le cas des influenceurs. Pour lui, ces derniers doivent avant tout être engagés, sans être militants, et non avoir la plus grande communauté possible !
La communication digitale en joaillerie a sans doute encore à trouver de nouveaux formats de contenus. L’idéal serait un format de mini-séries, mais l’objectif serait aussi d’y associer une interaction avec la communauté.
Qu’en est-il du métaverse pour la joaillerie de luxe ? Notre invité ne cache pas avoir déjà travaillé sur le sujet. Pour lui, le produit ne doit pas être seulement virtuel, mais bien un produit physique ! Une réalité qui ne sera donc pas uniquement virtuelle ! La digitalisation de la joaillerie est en marché !
À retenir :
La joaillerie, un secteur plutôt traditionnel, s'ouvre à la digitalisation avec la Maison Courbet. Portée par sa démarche RSE, elle s’est adaptée au storytelling digital. Une nécessité pour expliquer ses préoccupations écologiques et la création de diamants en laboratoire. Les rendez-vous virtuels se développent et renforcent la proximité avec le client. La communication digitale de la marque va sans doute aller plus loin ! Le métaverse va probablement devenir un nouveau canal de vente pour un produit physique.
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